Un chantier de rénovation intéressant à Naples. Situé sur les pentes de la colline Sant’Elmo, le monastère de l’institut Suor Orsola Benincasa domine toute la ville et le golfe de Naples. Le monastère a été construit au 16ième et 17ième siècle et est composé de huit grands bâtiments.

Il est maintenant le siège d’une université, la seule université privée du Sud de l’Italie, elle organise plusieurs cours de formation spécialisés comme la conservation des biens publics. Pour répondre aux besoins de la communauté universitaire et renouveler l’ensemble, des travaux de rénovation ont commencé en 2000, ils comprennent l’enceinte du monastère. Le montant de l’appel d’offres, financé par l’Union Européenne, était de 6 million d’euros et a été accordé à l’ “Edil Atellana” de Casagiove, le projet a été rédigé par l’architecte Renato Sparacio. Indépendamment des travaux de rénovation importants, de nouvelles constructions ont également été prévues dont une Aula Magna et un archive général remaquables par leurs dimensions et leur difficulté d’éxécution.

Aula Magna avec vue panoramique

La nouvelle salle principale a une capacité de 400 places assises et a été entièrement creusée dans le tuf. Vu la position particulière du chantier, une zone en hauteur presque entièrement occupée par l’espace à construire, les matériaux provenant de l’excavation ont été enlevés grâce à un tuyau et stockés ensuite à un niveau plus bas et emmenés vers la décharge par l’intermédiaire de camions.
Il a fallu procéder à l’excavation avec des petites machines comme des mini excavatrices ou des marteaux de démolition. La société a rencontré des problèmes spécifiques en ce qui concerne le pompage du béton pour les murs et les fondations. La quantité à couler était remarquable, il était donc impensable d’utiliser des nacelles de grues. Ce système aurait interrompu la continuité du coulage et diminué la qualité de la construction.
L’entreprise de construction a décidé d’utiliser une pompe à vis alimentée par des nacelles de grues. Les pompes à béton produites par Bunker de Casandrino (Naples) permettent de pomper de grandes quantités de béton traditionnel ou léger sur de longues distances. Elles sont assez compactes que pour être utilisées même dans les conditions décrites ci-dessus.

Le sol de la salle principale a été consolidé avec des micro pieux, ils sont été utilisés à d’autres endroits du bâtiment (les escaliers entre autres) et ont été renforcés par des tirants horizontaux et verticaux. Les blocs de tuf creusés pour les travaux des fondations ont été ensuite ré-utilisés pour restaurer les murs près des escaliers qui étaient en fort mauvais état. Cette partie du mur s’était écroulée et a été consolidée grâce à des bandes de fibre de carbone et des ancorages spéciaux et des micro pieux. Les fondations en béton armé ont été coulées après le terrassement du terrain et préparaient l’espace nécessaire pour le système d’air conditionné. Le tuf de la salle principale du côté de la montagne sera visible tandis que de l’autre côté, une large baie vitrée sera construite avec des systèmes adaptés d’obscurcissement prévus pour optimiser la température interne et faire en sorte qu’elle soit peu affectée par les conditions externes et qu’elle permette en même temps de garder la vue sur le golfe de Naples.

Les classes

Toutes les classes ont été renouvelées. Dans ce cas, les délais étaient très courts : du jour de fermeture, le 20 juillet à la rentrée, le 15 septembre. Ce délai est effectivement court quand on sait que la rénovation concernait tout le monastère. Les problèmes d’humidité phréatiques ont été résolus, l’utilisation de certains bâtiments a changé et les niveaux de sécurité ont été rehaussés pour s’adapter aux normes en vigueur pour les bâtiments scolaires. En effet, il a été nécessaire de consolider les arches en y ajoutant des bandes de fibres de carbone pour augmenter leurs capacités porteuses. Les problèmes d’humidité phréatiques se sont révelés difficiles à résoudre , particulièrement dû à l’épaisseur des murs et leur profondeur (l’humidité des murs enterrés du côté de la colline remontait jusqu’aux voûtes, ce qui avait pour conséquence d’y faire appara ître des efflorescences et de la moisissure).

Les murs

Les murs de l’ancien monastère étaient très endommagés et fissurés à certains endroits. Le travail consistait donc à assurer une plus grande sécurité et réparer les parties détériorées. La surface externe a été refaite en utilisant les mêmes pierres de tuf en les sélectionnant pour qu’elles ressemblent le plus possible è l’original.

Le mortier a été produit avec les mêmes matières premières comme le tuf et la pouzzolane, les pierres ont été placés de manière à être le plus semblable à l’original. Ce soin artistique a été parachevé par des matériaux et des techniques de rénovation hautement technologiques. Les fibres de carbone livrées par I’ATP d’Angri (province de Salerne) ont été fort utilisées, des bandes de 6 cm de large ont été appliquées au sommet des arches. Les conditions particulières des fondations des murs ont demandé dans certains cas la construction d’une large base en béton armé jusqu’à 1,5 mètre de profondeur, renforcés par une série de micro pieux en béton enfoncés dans le sol. Ces travaux ont été réalisés avec des pompes à vis permettant le transport de béton jusqu’à 120 mètres. Un grand bassin de récolte des eaux de pluie a été re-découvert pendant les travaux de rénovation et sera utilisé pour le stockage de l’eau pour I’extinction des incendies.

Les archives et les routes d’accès

Le bâtiment de 4 étages utilisé pour les archives a bien entendu demandé un effort certain de par ses caractéristiques et son emplacement: en plein milieu du monastère. De précieux documents anciens et des textes de grande valeur historique y seront placés. Pour ce faire, les travaux ont été particulièrement ardus et comprenaient plusieurs coulages pour un total de 1.500 m3 de béton transportés. Tous les planchers ont été adaptés aux normes de sécurité (les documents d’archives sont en général très lourds), des cadres de sécurité et un système d’air conditionné sophistiqué y ont été placés. Toutes les routes d’accès au monastère ont été refaites en respectant la construction originale. Cette intervention a été nécessaire car l’état des routes était déjà mauvais à la base et le passage des machines de chantier n’a fait qu’aggraver les choses.

Le pompage du béton

Les pompes utilisées pour le transport du béton sur le site de l’Institut Suor Orsola Benincasa de Naples sont de type “à vis”. Construites par Bunker de Casandrino (Naples), elles sont complètement hydrauliques et équipées d’un régulateur progressif de débit garantissant un pompage uniforme sans changement de pression qui pourrait compromettre la qualité du coulage. Ces pompes très simples fonctionnent grâce à une vis à un filet et une jaquette en caoutchouc naturel à deux filets ainsi qu’une vis d’alimentation. Quand le rotor tourne dans le stator, des cavités se forment tous les 180° et se remplissent de béton, le matériau est ainsi transporté sans à-coups dans les tuyaux. La vis d’alimentation conduit le béton de la trémie au stator et empêche au mélange de sécher.

En plus du transport de béton et du béton projeté, cette pompe peut transporter et projeter les mortiers traditionnels, les mortiers tixotropiques pour les rénovations, injecter les coulis de ciment,… La B100 garantit un débit de 7 m3/h à 25 bars de pression, la granulométrie maximum est de 25 mm. Equipée d’un tamis vibrant, la pompe est alimentée grâce à une centrale hydraulique de 60 l/min. La pompe permet un transport jusqu’à 60 mètres de distance avec des dénivelés de 30 m.